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Test : Dis-nous quel rap tu aimes et on te dira quoi lire cet été #1




Qui n’a jamais fait un test de personnalité à la con dans un magazine pour se distraire pendant une session bronzage à la plage ?

Cette année, à nous de vous proposer un test. Le principe est simple : des questions sur le rap, et en résultat, un conseil de livre adapté à vos goûts (pas trop long et pas trop vieux, promis). Comme ça vous saurez quoi emporter à la plage (si Belle du Seigneur ne vous suffit pas), pour lire mieux que des magazines.

Qu’est-ce que vous attendez le plus d’un rappeur dans son art ?

Quel adjectif choisiriez-vous pour qualifier votre type de rap préféré ?

Lequel de ces rappeurs ou groupes trouvez-vous le plus prometteur ?

Laquelle de ces phases préférez-vous ?

Lequel de ces morceaux sortis en 2018 préférez-vous ?

Si vous deviez imaginer un clip pour accompagner votre playlist préférée, à quel film emprunteriez-vous des images ?

Laquelle de ces citations ferait la meilleure punchline ?

Livre
Virginie Despentes, King Kong Théorie (2006)

Vous aimez le rap qui observe la société et qui en dénonce les injustices de manière intelligente. Vous n’êtes pas forcément un adepte du « rap conscient » pour autant, mais plutôt d’un rap révolté, qui ne se satisfait pas du monde tel qu’il est. King Kong Théorie de Virginie Despentes est fait pour vous. Entre essai et autobiographie, ce livre dénonce les mécanismes de la domination des femmes dans la société, et s’attaque à l’image de la femme idéale qui nous est imposée, en brisant de nombreux tabous. Au niveau du style, Despentes (encore plus connue aujourd’hui pour sa trilogie best-seller Vernon Subutex, bientôt adaptée en série) écrit comme elle parle. Dès l’incipit, elle lâche une sorte de « RPZ » que pourraient lui envier bien des rappeurs et rappeuses : « J’écris de chez les moches, pour les moches, les vieilles, les camionneuses, les frigides, les mal baisées, les imbaisables, les hystériques, les tarées, toutes les exclues du marché à la bonne meuf. Et je commence par là pour que les choses soient claires : je ne m’excuse de rien, je ne viens pas me plaindre. » Proposition-bonus : Brit Bennett, Je ne sais pas quoi faire des gentils Blancs (2018). Dans ce recueil de neuf essais (vous pouvez en lire un ici en anglais), Brit Bennett met à jour le racisme qui persiste dans l’Amérique d’aujourd’hui, sous de nouvelles formes, moins visibles mais toujours aussi dangereuses.
Céline Minard, Bastard Battle (2008)

Votre rap préféré, c’est le rap qui kick et qui défoule, avec de bonnes punchlines bien senties. Bastard Battle, c’est la même chose en livre. L’histoire se présente d’abord comme un récit de bataille au Moyen Âge (et reprend d’ailleurs la langue de l’époque), mais très vite l’auteur mélange cette ambiance avec l’univers des films de samouraï et de Kill Bill. Une mystérieuse combattante, héroïne badass, sème la terreur par sa maîtrise du sabre et du kung-fu, ainsi que par ses punchlines assassines version ancien français : « Et croyez bien que sur votre charrette, vous repartirez les pieds devant et les coilles au bec », « Va te faire bouter chevalier corniaud de mes coilles », etc. Le plus drôle et énergisant des défouloirs.
Zarca, Paname Underground (2017)

Vous aimez les rappeurs qui racontent leur quartier et qui utilisent le langage de la rue, et s’ils sont un peu thug, c’est encore mieux. Alors, Paname Underground est votre nouveau livre de chevet. Il se présente à la fois comme un récit avec une intrigue construite du début à la fin, et comme un guide de Paris (un chapitre = un quartier), mais un guide un peu spécial, qui emmène le lecteur dans les bas-fonds de la capitale, dans les lieux cachés et dans l’illégalité, le tout dans un style d’écriture très oral. Le projet est exposé dans les premières pages : « Paname Vice City, le guide de l’Underground parisien. Je pourrais consacrer un chapitre au bois de Boubou, un autre aux bars à putes de Pigalle, un à Bezbar, je pourrais sillonner la place de la Nation avec mon pote Bibo et son équipe de charclos, Azad avec les réfugiés afghans le long du canal Saint-Martin, Seb et les skins du 15e, plonger avec mon pote Komar dans les catas, me rencarder sur la Chinese Connexion de Belleville… Putain, j’ai vraiment de quoi pondre une pure dinguerie, et me faire des burnes en platine ! » Ajoutez à ça une histoire de vengeance avec violence et suspense, et vous avez l’un des meilleurs livres de l’année dernière.
Annie Ernaux, Mémoire de fille (2016)

Les rappeurs que vous préférez écouter sont ceux qui pratiquent l’introspection et racontent leur histoire personnelle avec sincérité. Alors, les livres d’Annie Ernaux pourraient vous plaire. Elle fait son autobiographie, mais tout le monde peut se retrouver dans son expérience personnelle. Dans Mémoire de fille, elle raconte la perte de sa virginité à l’âge de 18 ans, et surtout les conséquences de cet événement dans la suite de sa vie. Chacun de ses livres aborde un thème particulier : son rapport à sa famille et à son père dans La Place, son avortement illégal dans L’Evénement, son mariage raté dans La Femme gelée, etc. Elle parvient à raconter des choses intimes, sans que cela soit glauque ou déplacé pour le lecteur. Une autre manière de plonger dans l’intériorité d’une personne, en y trouvant de quoi réfléchir sur sa propre vie et sur la société.

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