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Samples et rap : indissociables et pourtant…

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il y a 1 anle

Certified Lover Boy, le nouvel album de Drake a monopolisé l’attention médiatique du mois de septembre. Entre les échanges houleux avec Kanye West et la cover plus que simpliste, le rappeur de Toronto sait comment faire parler de lui. C’est alors que le réseau à l’oiseau bleu entre en piste et comme il sait si bien le faire : lance un énième débat sans queue ni tête. Cette fois, le débat tourne autour de l’abondance des samples dans CLB dans le but de décridibiliser la sortie de l’album de Drake. Un dialogue de sourds où les deux camps restent sur leurs positions : entre les adeptes du “c’est du plagiat, plus aucune créativité…” et le camp adverse préférant insulter cet avis divergent.
Au lieu de tomber dans les extrêmes, il est intéressant de comprendre l’histoire commune du sample et du rap. Alors qu’ils paraissaient autrefois inséparables, comment expliquer un soudain rejet des samples par une partie des auditeurs de rap. Question d’époque, question de culture ? Sans pseudo-purisme, posons nos préjugés et plongeons dans ce qui fait du sample un élément majeur de ce qui a permis le développement du rap et plus simplement une part intégrante de ce dernier.
Sampling, une forme de plagiat ?
Commençons par poser les bases : qu’est-ce qu’un sample et qu’est-ce que le sampling ?
Le sampling est une technique de création musciale qui consiste en la récupération et l’incorporation d’extraits sonores tirés d’autres oeuvres pré-existantes afin d’en réaliser une nouvelle. Cet extrait sonore peut être réutilisé directement comme élément de création ou peut également subir de multiples étapes de transformation. Le sample reste donc avant toute chose un outil musical de plus dans la palette des producteurs musicaux. Si la création du sampling remonte principalement dans les années 60 par des groupes jamaïcains, sa popularisation vient majoritairement en parallèle de l’émergence du hip-hop.
Enfin, la frontière entre plagiat et sampling est souvent floue et est fondée sur le fait que le sampling nécessite une autorisation préalable entre les artistes ainsi que le crédit de l’artiste original. Cependant, le fait que les accords entre artistes soient souvent privés et le fait que certains continuent d’utiliser des samples sans autorisation font que la distinction est souvent floue.
Sampling : au berceau du rap
La naissance du mouvement hip-hop est directement liée à l’utilisation de samples de funk et de soul au coeur des années 80. En effet, les samples de ces morceaux permettaient d’offrir des bases rythmiques « librement et gratuitement ». La naissance du mouvement hip-hop ayant principalement lieu dans des environnements défavorisés, l’accès à des compositeurs et musiciens étaient quasi-impossible. Ainsi, le sampling d’oeuvres existantes s’est alors présentée comme une opportunité dorée pour pouvoir produire à coûts réduits. L’explosion du rap pendant les années 90 a permis en partie au sampling de croître en popularité. Ainsi, on retrouve aujourd’hui des samples dans le reste des genres musicaux dont pricipalement la musique électronique (les Daft Punk en avaient fait leur spécialité) et la pop.
Indissociable du rap des années 80, le sampling était inévitable dans la production de ce premier. Cependant, le rap a beaucoup évolué depuis ses prémices et la présence d’auditeurs remettant en question la légitimité d’artistes utilisant des samples questionne.
Comment un élément si important dans la formation du rap peut aujourd’hui créer des débats parmi ses auditeurs ?
La mort du sampling?
Chez les détraqueurs de l’échantillonnage, on retrouve souvent l’argument du plagiat des producteurs. Plagiat et sampling sont souvent liés et l’existence de plusieurs procès pour plagiat accentue le flou de la frontière. Si le sampling peut causer tant de problèmes légaux, il est légitime de se demander pourquoi est-il si répandu. Originellement utilisé grâce à la simplicité d’accès des rythmiques, il est aujourd’hui principalement utilisé principalement pour l’esthétique sonore. Pour quelques occasions, il accompagne également le propos engagé des morceaux. De plus, le sample permettait au hip-hop de se différencier du reste des genres musicaux et étaient un outil pour lier les rappeurs à leurs influences musicales et culturelles. Paris sous les bombes, tiré du célèbre album éponyme, NTM sample le chanteur de jazz Joe Williams et expose son attachement à la musique noire américaine.
« Enlever le sampling au Hip-Hop
C’est lui enlever sa marginalité et aider le système a le stop ! » – Kery James dans « O’riginal MC’s » – Ideal J
D’autant plus que les discussions autour du sample et du plagiat surgirent dans les années 90, où de nombreux rappeurs furent traînés en procès. Moins bien considérés que leurs compatriotes travaillant avec des orchestres, le sample vécut une période sombre dans les années 2000 au point de quasiment disparaître. Avec les procès toujours plus nombreux, le sample qui permettait originellement d’offrir des bases musicales à bas coût se transformait en monnaie d’échange pour labels et artistes financièrement aisés.
Alors que le sampling était un outil pour produire de la musique à coûts réduits, l’apparition de procès et de négociations pécunières pour l’obtention de samples a amené à la gentrification de l’utilisation de samples. Les artistes ayant les capacités financières suffisantes étaient les seuls à pouvoir les utiliser à telle point que le rap finit par s’éloigner de l’échantillonage. Cette distanciation fut tellement brutale qu’un article de 2006, « Giving Up Hip-hop’s Firstborn, A Quest for the Real after the Death of Sampling » mentionne la mort du sampling.
Un renouveau des samples c’est bien, mais à nuancer
Si les années 90 et 2000 ont vu un déclin progressif dans l’utilisation de samples, les années 2010 affichèrent un regain d’intérêt et de popularité pour le sampling. Comme une renaissance après un désamour expliqué par une génération plus attirée par l’utilisation d’instruments lives et à cause des nombreux procès, les samples reprennent d’assaut nos disques.
Sans grande surprise, ce renouveau est mené dans la fin des années 2000 par une partie de la scène émergente américaine avec en tête d’affiche Kanye West, Timbaland et plus récemment Drake. Ye fut et est toujours aujourd’hui un grand défenseur de l’utilisation de samples dans ses créations musicales. Quand un artiste aujourd’hui utilise des samples, il s’agit plus d’une question d’esthétique et de choix créatif plutôt que d’une question de nécessité comme cela pouvait l’être au départ.
En effet, le passage au numérique a permis l’utilisation de samples encore plus simple et à des coûts encore moindres. L’échantillonage semble alors être à la portée de tous, nécessitant plus aucun coût de production. Toutefois, les procès à plusieurs millions de dollars et les problèmes liés qux samples non déclarés restent d’actualité. Juice WRLD et son titre « Lucid Dreams » (2017) étaient au coeur de plusieurs procès pour récupérer des dommages financiers pour plagiat.
Le renouveau reste tout de fois assez remarquable avec en 2018, 20% du Billboard’s Hot 100 qui contenait des samples et le rap reste le genre principal utilisant des samples (cf. Tracklib et ses State of Sampling).
Dans l’hexagone
Si de l’autre côté de l’Atlantique, on a pu voir de nombreux procès, ils furent bien moins nombreux dans notre rap francophone. Cependant, il existe tout de même des cas de procès comme pour « Prisons » de Chien de paille en 2001 ou plus récemment « Amnésie » de Damso. Ainsi, le rap français peut s’estimer miraculé de cette période troublée. Ce renouveau dans l’utilisation de samples peut se voir plus récemment avec des interprétations explicites de mélodies connues. « Petrouchka » de Soso Maness et PLK samplait « Kalinka », un célèbre chant russe, Bu$hi qui sample « Mistral Gagnant » comme Booba sur « Pitbull » 15 ans plus tôt, ce dermier qui sample « Barbie Girl » dans « Ratpi World ».
Cependant, si le sampling a délaissé sa fonction utilitaire en tant que moyen de produire de la musique à bas coût pour une utilisation esthétique, chaque sample n’a pas la même valeur. En effet, certains samples laissent plus penser à une envie de profiter du succès d’une mélodie connue et ainsi d’agir par pur opportunisme que d’une réelle démarche artistique.
Le sample snitching à remettre en cause
Si heureusement, l’argument du sample comme un élément de plagiat était principalement défendu par les ayant-droits, certains auditeurs et acteurs du milieu défendant ces positions. Si ce genre de pratiques ne date absolument pas de ces dernières années, un nouveau phénomène plus que dommageable est apparu en la personne du sample snitching. Le sample snitching, c’est la mise en place d’articles et de posts regroupant les différents samples utilisés par des artistes. Si certains utilisent ce genre de plateforme pour partager leurs trouvailles et comprendre les influences de l’artiste, d’autres l’utilisent à des fins plus discutables.
Si ces sites offrent une ressource intéressante pour se plonger dans le processurs de création, cette pratique cristalisée autour de la plateforme WhoSampled est une lame à double tranchant. En effet, les labels profitent de ces articles pour lancer des procès juteux contre les artistes en question. Si cette pratique peut sembler complètement aberrante, elle est pratiquée et il est important de prendre en considération ceci lors de l’exposition de ces samples.
Sample snitching kills the culture. Just as long as you know that.
— Jonwayne (@jonwayne) May 18, 2017
On entre alors dans la question légale des samples et du concept de clearance (obtention des droits légaux d’utiliser l’extrait).
Conclure.
« ça montre le manque de créativité des artistes et des beatmakers ».
Cantonner le sampling à de la récupération pure et dure est un énorme manque de respect au travail des beatmakers. A l’image des auditeurs qui critiquent l’autotune, c’est se fermer le champ de possibilités offerts par ces outils. S’il existe évidemment des démarches par pur opportunisme, il ne tient qu’à nous de fouiller et dénicher des artistes à notre convenance. A nous en tant qu’auditeurs de ne pas propager des propositions fainéantes et au contraire de mettre en avant des titres créatifs.
Le sampling est un outil et un élément musical offrant des possibilités de création non négligeables et ont toujours fonctionné de paire avec le rap. Des musiciens de tous genres, de toutes époques se sont appropriés le procédé du sampling. Kanye West utilise à la fois des orchestres, chorales et des samples, tous n’étant pas incompatibles et développant ensemble son univers si singulier.
Pour conclure, les samples sont partie intégrante de ce qui fait du rap le genre qu’on connaît. D’autant plus qu’ils permettent souvent de redonner une seconde vie et de la visibilité à des morceaux pour un nouveau public. A l’image du processus de sampling, toute forme de créativité se base sur ce qui nous entoure et se concrétise par notre réappropriation. Le sampling est un choix artistique et esthétique, utilisé par les artistes comme un outil parmi plein d’autres pour produire de la musique.
Dans le reste de l’actualité : « Sheldon chante sa mélancolie dans la « Fumée »«
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"Dur de m’faire à l’idée qu’faudrait qu’j’te tourne le dos pour que nos deux cœurs soient alignés"
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Actus
Les clips de la semaine #12 (Zamdane, Ateyaba, TIF…)

On termine ce mois de mars de la meilleure des manières avec encore de nouveaux clips très marquants. On vous résume les clips sortis cette semaine dans votre rendez-vous hebdomadaire…
Zamdane – Angels (Affamé #17)
Zamdane enchaîne les nouveaux morceaux avec sa série de freestyle Affamé, qu’il poursuit avec le 17ème titre intitulé « Angels ». Réalisé par Léo Joubert, le clip arrive aux antipodes du dernier épisode plus lumineux de « Triste mais elle aime ça », avec une tournure très nocturne. A l’image du morceau, Zamdane appuie toute la profondeur de son texte sur cette instrumentale sombre et effrénée, produite par Thug DANCE, RB Prod et RD Beat.
Affamé 7 est disponible sur toutes les plateformes de streaming.
Ateyaba – Playa Part. II
Sur le même procédé que la sortie de « ALC », Ateyaba diffuse le clip de « Playa Part. II » qui est aussi un morceau datant d’environ… sept ans, rien que ça. Plus fort encore, le clip aussi, réalisé par Nathalie Canguilhem, daterait d’il y a environ cinq ans selon plusieurs sources. Bien que le travail sur le morceau et le visuel étaient prêts depuis longtemps, ces derniers ne prennent pas une ride. Ateyaba démontre à quel point il était en avance sur son temps, avec sa musique si intemporelle.
Playa Part. II est disponible sur toutes les plateformes de streaming.
Sadek – France 24
Morceau engagé issu de son nouvel album Changement de propriétaire, France 24 s’attaque à la machine médiatique et son pouvoir d’influence sur l’opinion et les consciences. Pastichant les plateaux télés obnubilés par les habitants des cités, Sadek s’introduit ici dans les différentes chaînes d’information et modifie les programmes mis à l’antenne en les remplaçant par ce que la presse refuse sciemment de montrer. Un clip astucieux réalisé par Leo Mazzoni.
Changement de propriétaire est disponible sur toutes les plateformes de streaming.
TIF – SHADOW BOXING
TIF poursuit son ascension fulgurante en dévoilant un nouveau clip, celui de « SHADOW BOXING », titre issu de son dernier projet 1.6. Réalisé par Younes et TIF lui-même, le clip prend un ton décalé pour illustrer ce morceau à l’instrumentale effrénée et une performance de TIF toujours des plus singulières. Prêtez attention à cet artiste pour l’année 2023, qui voit sa fanbase s’agrandir et se consolider à une vitesse déconcertante.
Le coup de cœur : JOLAGREEN23 – 727BOEING
Son nouvel EP 23 est sorti le 23 mars dernier. Rappeur aux ambiances sombres, Jolagreen23 envoie le clip d’un de ses nouveaux morceaux issus du projet, 727BOEING. Produit par Appä et réalisé par Dinolsx, le titre se démarque par son instrumentale innovante et ses flows singuliers. Un artiste qui vaut le détour.
23 de Jolagreen23 est disponible sur toutes les plateformes de streaming.
Les autres clips francophones sortis cette semaine :
Cheu-B ft. So La Lune – TsuSky
Bianca Costa – Le Carré
Le Risque ft. Fresh LaDouille – J’ai pas taillé
Lujipeka – Pour toujours
JNR – Mérité
Fresh – Fam
MadeInParis ft. Maureen – Auto (Lyrics Video)
Chilla – Tesla
Moji x Sboy – LA LUNE A DECROCHER
Enfantsdepauvres – Mon amour
Lord Esperanza – Solitaire
Bushi – Majeur
Didi B – Trophy room /トロフィールーム (SLN 1)
Charles BDL – Allo Charlie /
Lascaar – Moi-même
Auteurs/autrices
Actus
Les news de la semaine #9 (JNR, SCH, Les Flammes…)

L’actualité du rap français est dense. Chaque semaine, les infos grouillent de tous les côtés. Depuis un moment, Raplume vous propose un récapitulatif des news du jour sur son compte Instagram. En 2023, nous allons plus loin et vous proposons chaque lundi une mise à jour de ce qui s’est passé d’important dans le secteur. L’article se clôture avec la liste des nouvelles certifications délivrées par le SNEP.
JNR annonce la sortie d’une nouvelle mixtape
JNR est de retour et il semble enfin prêt à profiter du buzz obtenu dans la vidéo prank de Greg Guillotin « Le Pire Stagiaire : Le rappeur », sorti le 29 juillet 2020. Pour rappel, après sa participation à l’émission, JNR avait rencontré un succès affolant avec des chiffres à faire tourner la tête. Une certaine hype s’était créé autour de l’artiste mais il avait fait le choix de ne pas capitaliser dessus, au grand damne de son nouveau public. Presque 3 ans plus tard, JNR a pris son temps et semble enfin prêt à se dévoiler. Le rappeur nordiste a annoncé la sortie de sa première mixtape nommée JUNIOR pour le 7 avril prochain. C’est avec humour et autodérision qu’il a fait la promo de son projet sur Twitter, reprenant le mème d’Ousmane Dembélé (joueur français de football au FC Barcelone) en retard à l’entraînement : « Moi qui arrive pour gérer mon buzz ». Si la tracklist complète n’a pas encore été révélée, les featurings eux le sont avec un casting provenant intégralement de la région des Hauts-de-France : Gradur, ZKR, GIPS et Bekar. En plus de JUNIOR, JNR en a aussi profité pour annoncer sa signature au sein de la structure Capitol. La vie est belle pour JNR !
Moi qui arrive pour gérer mon buzz https://t.co/5qKuWaUvOo pic.twitter.com/dW99o5pxKd
— JNR SLICE 🏧 (@JnrSlice) March 20, 2023
Réforme des retraites : les rappeurs prennent la parole
Alors que la France s’embrase suite au passage en force de la réforme des retraites du gouvernement avec l’article du 49.3, certains rappeurs n’ont pas hésité à soutenir les grévistes. C’est le cas de SCH qui a affiché sa colère sur son compte Twitter. « Le gouvernement n’a rien à faire de la voix du peuple, l’utilisation du 49.3 en est bien bel et bien la preuve , c’est genre « ça passera quoiqu’il arrive », et dans une « démocratie » , ça laisse pensif … Jusqu’où ça ira ? », avant de poursuivre « Et pour tous ceux qui jugeront que je n’ai pas légitimité à en parler sous prétexte que ce n’est pas quelque chose qui me concerne , restez dans votre frustration , je n’oublie pas d’où je viens et j’ai trop de respect pour nos héros pour n’être qu’un objet de divertissement. » Quelques jours plutôt, Booba avait également donné son avis sur l’actualité. « Un peuple qui se soulève contre son oppresseur, rien de plus beau, rien de plus fort, rien de plus sincère, rien de plus important. » La « next gen » par le biais de Luther a livré un message simple mais rempli de sens : « tout casser mtn ». Une cagnotte est d’ailleurs ouverte en ligne afin de soutenir financièrement les grévistes contre la réforme des retraites.
Les Flammes : c’est maintenant au public de voter
Tiakola et Ronisia sur le trône ? Avec respectivement 11 et 7 nominations, les deux artistes de 23 ans semblent régner sur les scènes rap-r’n’b-pop françaises. Juste derrière on retrouve leurs aînés Gazo et Josman (9 nominations chacun) ou encore Aya Nakamura (5 nominations). Certaines absences notables sont toutefois à souligner. La scène rap marseillaise n’étant pratiquement pas représenté.
Après la première sélection effectuée par un panel de 93 acteurs de l’écosystème du rap français, c’est désormais au public de donner son avis. Vous avez jusqu’au 10 avril pour choisir votre lauréat dans 13 des 21 catégories. Pour rappel, la première édition des Flammes se tiendra le 11 mai prochain au Théâtre du Châtelet à Paris. Née à l’initiative de Booska-P, Smile et Yard, Les Flammes ont pour but d’offrir plus de représentativité aux cultures populaires.
Vous savez quoi faire de votre soirée le 11 mai.
Jul : deux nouveaux records pour le marseillais
C’est le grand absent de la cérémonie Les Flammes. Jul n’est nommé dans aucune catégorie du nouveau rendez-vous annuel de la scène rap francophone. Si Jul fait aujourd’hui la Une, c’est pour une toute autre information. En effet, le phocéen s’est vu être désigné comme le rappeur et beatmaker le plus productif de l’histoire du rap français.
Alors qu’il a sorti il y a une semaine le septième opus de sa série intitulé album gratuit, “les secrets de la productivité de Jul” ont été révélés par “RapMinerz”. Spécialisé dans l’analyse data et algorithmique, ce média livre les chiffres fous de la carrière du J. Phénomène statistique, Jul à ainsi sortis pas moins de 872 sons rappés et 591 morceaux produits. Une total hors du commun qui fait du J le nouveau détenteur de deux records.
Les certifications de la semaine
Chaque semaine, retrouvez les certifications albums et singles, dévoilé par le SNEP (Syndicat National de l’Édition Phonographique).
Singles de platine (30 000 000 équivalents streams) :
Tiakola & Hamza – « Atasanté »
Lomepal – « Decrescendo »
Gaulois & Ninho – “Jolie”
Singles d’or (15 000 000 équivalents streams) :
Djadja & Dinaz – “Pour la moula”
Biwaï – “Copacabana”
PNL – « Je t’haine”
Green Montana & Booba – “Tout gâcher”
Leto & Gazo – “Big Meech”
Menace Santana – “Guapman”
Heuss l’Enfoiré & Ninho – “La Marseillaise”
Vacra – “Tiki Taka”
Lorenzo – “Coco”
Zola & Tiakola – “Toute la journée”
Disque d’or (50 000 équivalents ventes)
Aya Nakamura – “DNK”
Disque Platine (100 000 équivalents ventes)
Josman – “M.A.N (Black Roses & Lost Feelings)”
Auteurs/autrices
Actus
JuL, BEN plg, Varnish La Piscine : les projets de la semaine du 24/03/2023 – #12

Publié
il y a 5 joursle
24 mars 2023
Après une grosse première quinzaine de mars, la fin du mois s’annonce légèrement plus calme. Une bonne chose pour ceux qui souhaitent prendre le temps d’écouter plus attentivement les nouvelles sorties. De notre côté, nous pointons ce vendredi BEN plg, JuL, Varnish la Piscine, ¥END, 23wa, YUNG POOR ALO ou encore Resell. Un condensé bien varié !
Le coup de cœur de la semaine : BEN plg – J’rêve mieux qu’avant
Après sa trilogie Rap Réalité Musique, qui a aidé à le faire connaître auprès du grand public suite à son passage dans l’émission Nouvelle École, BEN plg se devait d’enchaîner. Avec son univers désormais bien ancré, qu’on avait découvert dès 2020, BEN se permet de nouvelles collaborations.
Un peu plus tôt dans l’année, il avait dévoilé son premier feat avec Lujipeka, un hommage à « Victor Osimhen », footballeur nigérian passé par le LOSC et qui cartonne en Serie A cette saison. BEN ajoute le Lillois Sto ainsi que Limsa d’Aulnay au casting de J’rêve mieux qu’avant, ce nouvel EP de six titres.
Toujours habile à manier les punchlines aussi dures que drôles, BEN plg continue de faire honneur à sa région et grimpe petit à petit les échelons. Et ce n’est certainement pas terminé…
Pour découvrir ce nouvel EP de BEN plg, rendez-vous ici !
JuL – Album gratuit, Vol. 7
On ne sait pas vraiment où JuL s’arrêtera. En 10 ans de carrière, le Marseillais a tout retourné. Il a habitué son public à délivrer deux projets par an, un en juin et l’autre en décembre. Pourtant, l’OVNI ne se contente pas seulement de ça et a réalisé ces dernières années des projets dantesques tels que 13 Organisé et Le Classico Organisé. Régulièrement, il publie également ce qu’il appelle ses Album gratuit, des mixtapes disponibles uniquement en streaming.
Ce septième opus est officiellement paru ce lundi 20 mars 2023, mais est en fait composé de titres distillés durant toute la première moitié du mois. Chaque jour à 17h, JuL balançait un nouveau morceau sur sa chaîne YouTube. Il avait commencé la série via l’excellent « Keyzer Söze », sur lequel il rappe pendant plus de 6 minutes.
Pour streamer Album gratuit, Vol. 7 de JuL, rendez-vous ici !
Varnish la Piscine – THIS LAKE IS SUCCESSFUL
Petite escale en terre helvète où l’on retrouve le producteur et rappeur Varnish la Piscine pour son nouvel EP : THIS LAKE IS SUCCESSFUL. Membre du SuperWak (Makala, Slimka, Di-Meh), Varnish est un concentré de créativité, un véritable touche-à-tout qui insuffle un vent de fraicheur dans le paysage rapologique francophone. On ressent un grand attrait pour le cinéma dans l’œuvre du genevois, tant dans son univers visuel (l’EP accompagne la sortie d’une série « Ce lac à du succès ») que dans sa musique.
THIS LAKE IS SUCCESSFUL est un sept-titres où trap, bossa nova, jazz et funk ne font qu’un pour nous plonger dans un semblant de B.O. de film des années 70. Côté invités, on retrouve les inévitables Makala et Rico TK ainsi que la présence plus surprenante du rappeur américain Subnosé Frankenstein dans une collaboration transatlantique réussie.
Le nuvel EP de Varnish est disponible sur toutes les plateformes de streaming ici.
¥END – Yekrik
¥END est une artiste ayant passé enfance à voyager et déménager entre la Guadeloupe et la France métropolitaine. Ce bagage culturel se ressent dans les paroles, avec ce mélange constant entre le créole et le français et plusieurs anglicismes.
Ce projet de 5 titres est un choix court mais puissant de propositions, parce que chaque son est éclectique mais intéressant dans chaque genre. Bien que son nom ne soit pas partout, on ressent une expérience musicale importante. Peut-être sommes-nous au début d’une grande œuvre ?
Le projet de ¥end est à retrouver sur toutes les plateformes de streaming.
23wa – RORSCHACH
Une proposition singulière, mais surtout maîtrisée. À une époque où chacun ne jure que pas la D.A, 23wa peut être lu comme plus sincère car présent à chaque étape de la conception.
Cette démonstration se fait en 15 titres inédits, comportant 7 featurings : Saiba, AnNie .Adaa, Nonst0pp, Jo Rwaka, Jahïem Solo, Neop0p et Esspe. Chacun vient apporter son grain de sel tout en s’inscrivant dans cette D.A rétro-futuriste, très inspiré par l’univers digital, notamment dans les textures sonores des productions.
Une communauté engagée est derrière lui. être fan de rap en 2023, c’est être plein d’espoir ce que certains auraient classé comme du « rap de niches » il y a encore 2 ou 3 ans.
Le nouveau projet de 23wa est disponible ici.
YUNG POOR ALO – JEUNE PAUVRE 3
Après une trilogie d’EP entamée en 2022, YUNG POOR ALO revient aujourd’hui avec le dernier volet. Fidèle à son format, le projet comporte 5 titres. La particularité de ce troisième opus est la présence d’un featuring : So La Lune sur « Le nom du film ».
« Souvent au stud’, c’est pour la vitesse
J’veux voir le but depuis ma visière »
La connexion entre ces deux artistes paraît évidente et peut donner beaucoup d’espoir à YUNG POOR ALO. À l’aise sur plusieurs genres et plusieurs BPM, sa plume et son flow savent s’adapter.
JEUNE PAUVRE 3 est disponible partout.
zaky – S.P.T.
Un peu moins d’un an après la sortie des EPs Sentiments et Sunside vol.1 en collaboration avec Mini RTTClan, zaky est de retour avec un nouveau projet intitulé S.P.T.
Signifiant Stress Post Traumatique, le projet présente 5 titres où le rappeur s’épanche et libère tous ses maux à l’aide d’une sincérité frappante. Avec sa voix au timbre singulier et son sens de la mélodie aiguisé, zaky se livre sur des prods étouffées aux mélodies sombres (TaeminTekken, Giovanni21k, PushK, Rosalie du 38). Unique invité du projet, H JeuneCrack vient prêter sa plume sur « 4 saisons » pour un excellent featuring.
S.P.T. est disponible dès maintenant sur toutes les plateformes de streaming.
Max D. Carter – Singulièrement Vôtre
Six ans après le morceau « Merry » avec lequel il s’est lancé sur internet, Max D. Carter dévoile son premier album. Entretemps, divers projets étaient apparus, à commencer par Ex-libris, sorti le 1er janvier 2019.
Pour ce premier album, Maxence s’entoure avec soin. Har2Nok (Young Thug, Jok’Air, Luidji), mammouth (OBOY, Josman, Tawsen), kofi bæ (La Fève, nelick, jäde) ou encore ANDO (Django, Ashh, Sonbest) font partie des beatmakers qui ont travaillé sur les mélodies. Côté featuring, il y a de quoi faire aussi ! Cl()wn, LK de l’Hotel Moscou, Mica Franco, Moïse The Dude, Nemavo et Urde sont éparpillés parmi les 21 tracks du projet.
Avec son univers planant et mélancolique, il est clair que Max D. Carter a de quoi conquérir encore de nombreux fans !
Singulièrement Vôtre est dispo en version physique ici !
La découverte de la semaine : Resell – ZERO51
Au menu cette semaine, un nouveau rappeur du nom de Resell a dévoilé son premier EP intitulé ZERO51. Carte de visite de l’artiste, le projet est plongé dans une esthétique sombre et nocturne où les instrus froides et modernes accompagnent la voix du rappeur au timbre si particulier. Effectivement, à l’image de Khali ou de Playboi Carti, Resell fait preuve d’une identité vocale singulière avec l’utilisation de la baby-voice ainsi que de nombreux effets vocaux.
Nouvel arrivant, Resell est extrêmement mystérieux et on ne sait rien de lui, d’autant plus que le rappeur reste extrêmement pudique dans ses textes. Une plume impersonnelle et chargée d’egotrip qui laisse entrevoir un rappeur ambitieux cherchant à réussir dans un environnement gangréné et insalubre. L’excellent travail des beatmakers (Ashido, LilChick, Appa, YUNG KIDD) ainsi que la présence de Deemax BRD pour l’unique featuring du projet sont à souligner.
ZERO51 est disponible sur toutes les plateformes de streaming.
Les autres projets rap français de la semaine
88Kvly – Sirius B
Kamas Skuh – La Paye
Jolagreen23 – 23
Ockney & Krimophonik – LAZARE
34murphy – première traque
6osy – Kiss, Marry & Kill Vol. 1
Carbonne – Sous l’averse
DMS – VAGALAME
Falcko – Black Code, Tome 3
Lapostroz – BLEU
Zaky – S.P.T.
Zéphir – Zé
Les singles de rap français de la semaine
Kerchak – « JFLM JMR »
Zamdane – « Angels (Affamé #17) »
Ziak – « Pistol & Zamal »
DA Uzi – « C’est la rue »
Fresh – « +32 »
Fresh – « FAM »
Hatik – « shoot »
HD La Relève – « C’est le binks »
JNR Slice – « Mérité »
Lazer MMZ – « La Plume »
L’Allemand – « La Masia »
Key Largo – « Screen #NoFake2 »
Le Risque ft. Fresh LaDouille – « J’ai pas taillé »
Kobo – « Terrain »
Lestin – « Tout peut s’effacer »
Lord Esperanza – « Solitaire »
L’uZine – « Or »
Alien – « Plus de soleil sous les nuages »
Shaz & Alex Grox ft. Beeby – « Jutsu || 808CLUB »
Waltmann – « B.O.M.B »
Charles BDL – « Allo Charlie »
313 – « Ecchymoses, pt. II »
Dabs ft. Moona – « Je pense à toi »
GRËJ – « SINIK EN 2006 »
Moji x Sboy – « LA LUNE À DÉCROCHER »
Nyda – « Briques »
Selby – « BLACK »
Sokra – « Davies »
RAS – « Diamants »
Croma619 – « Attaquant sérieux »
Damlif – « Carmageddon »
Enfantdepauvres – « Mon amour »
SOPA – « ASUNA »
Sheng – « QLT »
Dans le reste de l’actualité : Le soleil se lèvera à l’Ouest pour 1PLIKÉ140, Kerchak, Zamdane et les autres
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JuL, BEN plg, Varnish La Piscine : les projets de la semaine du 24/03/2023 – #12
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