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Voyages et douceur avec Hotel Paradisio

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il y a 4 ansle

Hotel Paradisio
Il y a trois ans, le 24 décembre 2015, Ash Kidd dévoilait son deuxième projet, CRUISE. Sur celui-ci, un seul featuring : Hotel Paradisio dans « Cocaïne ». C’est là que débute notre histoire, celle d’un rappeur français à l’univers unique. Ici, pas de clash dans l’arène, juste des clips où la nuit est reine. Car malgré un beau succès sur SoundCloud, c’est bien sur YouTube que le jeune homme a décollé : 300 000 vues pour chacun de ses trois plus gros succès.
En août 2017, il sort son premier EP, Reveri, suivi par Magnetic en mars 2018. Dans le second, on retrouve le morceau « Sierra » dont le clip, réalisé par Sohaïb Atoini, a été tourné au temple du Donon, dans les Vosges. Un bon exemple de ce qu’Hotel Paradisio peut proposer, autant musicalement que visuellement.
Baie Vitrée sur Baie Sauvage
Ce qui fait la force de l’artiste, c’est tout l’imaginaire qui influence ses textes et mélodies. Les registres les plus utilisés sont ceux des voyages, de la mer, du ciel ou encore de l’amour. En bref, pas grand-chose à voir avec le rap mainstream actuel. Comme le disent très bien les commentaires sous ses morceaux, la musique d’Hotel Paradisio fait « planer, voyager et naviguer ». Chaque son transporte l’auditeur vers un endroit paradisiaque : on peut facilement s’imaginer sur une plage, cocktail à la main, petit palmier dans le verre.
Tour du monde
Outre tout l’imaginaire quasi céleste qui tourne autour de ses morceaux, Hotel Paradisio fait référence à tout un tas d’endroits réels où chacun rêve d’aller au moins une fois dans sa vie. De la plage de Copacabana au Brésil à centre-ville de Manhattan en passant par les ruelles de Milan, c’est encore une fois l’occasion de fermer les yeux et se laisser bercer par la musique. Vous aimez voyager ? Le billet Air Paradisio est gratuit jusqu’à nouvel ordre et vous emmènera à Hawaï, aux Maldives, à Bangkok, en Colombie et même, en passant par le Panama et en utilisant les « liens du Costa Rica », jusqu’aux États-Unis. De New York à la Californie en passant par le Nebraska, le rêve américain n’a jamais été aussi accessible. L’AF66 vous dépose directement à Los Angeles, à côté des palmiers. Essayez de ne pas rester coincés sur Neptune !
Dans les mélodies également, on fait le tour du monde. Les sonorités sont variées et agréables à entendre, avec parfois un soupçon de déjà-vu, encore mieux que l’original, comme avec les morceaux « Eclipse » et « Plata », respectivement samplés de « Waves » (Mr. Probz) et « Bongo Bongo » (Manu Chao).
Amityville
Après Reveri et Magnetic, Hotel Paradisio est de retour pour signer l’un des tout derniers projets de 2018 : Amityville. Cette localité en banlieue de New York est associée à l’une des maisons hantées les plus connues (top 1 au classement des lieux hantés les plus célèbres selon Topito !), qui a notamment engendré une multitude de livres et de films (plus d’une dizaine depuis le premier long-métrage en 1979). Rassurez-vous, l’EP d’Hotel Paradisio n’est pas aussi sombre qu’un film d’horreur, mais c’est l’occasion d’aborder des thèmes qui lui sont chers. Le premier extrait, « Cali », est sorti le 29 septembre 2018. Hotel Paradisio signe lui-même la prod et propose une nouvelle dose de cette vibe enchanteresse dont il a la recette. Pour en savoir plus, Raplume a posé quelques questions à l’artiste…
Bonjour Hotel Paradisio, merci de prendre le temps pour répondre à nos questions ! Pour commencer et pour te présenter, comment définirais-tu ta musique en quelques mots ?
Je dirais que ma musique, c’est une voix parmi tant d’autres mais si elle arrive à te faire rêver, écoute-la attentivement.
Tes influences, qu’on distingue autant dans les mélodies que dans les paroles, tournent plutôt autour du rap US. Mais qu’est-ce que tu écoutes en France ?
C’est vrai que j’écoute essentiellement du rap américain et canadien et c’est un peu ma boussole. Le rap français, j’écoute un peu moins, je le trouve trop ancré dans la réalité, celle qu’on voit tous les jours. C’est comme souvent les films français, t’as l’impression qu’ils ont été tournés au coin de ta rue, je préfère rêver. Après, il y a des artistes que j’aime bien écouter de temps en temps, comme PNL, Booba, Maes, et Kalash Criminel. Je trouve son morceau « Encore » incroyable.
Dans l’un de tes premiers morceaux solo, « Neptune » (sorti début 2016), tu disais « Je rêve de Cali, Cali » qu’on retrouve mot pour mot dans refrain du morceau « Cali », premier extrait de ton nouvel EP. Dans le clip de ce dernier, on retrouve la mention de « Vol AF66 » (auquel tu avais déjà consacré un morceau en 2017) et qui fait référence à la liaison Paris – Los Angeles. Cette attirance pour la côte Ouest des États-Unis (et ce pays en général), c’est plutôt une ambition musicale de percer outre-Atlantique ou simplement une envie de vivre là-bas ?
Oui, c’est vrai, j’ai fait une fixation dessus un peu. En fait, Los Angeles, et les États-Unis en général, ce sont des endroits qui me font grave rêver : les paysages, la culture, tout est authentique, je trouve. Je n’y suis encore jamais allé et c’est mon projet de tenter l’expérience et d’y faire un grand tour, peut-être même d’y vivre, qui sait. Mais il y a tellement d’endroits qui m’attirent : Los Angeles, La Nouvelle-Orléans, le Colorado, le Grand Canyon, l’Oregon, la Floride, le Maine, bref, je pourrais continuer encore longtemps.
La nuit est un thème omniprésent dans tes textes. Suivant les morceaux, tu la qualifies de « belle », « noire », « reine » ou encore « douce ». Tu sembles même la préférer au jour. Comment cela influence ton écriture ? La nuit est-elle le moment où tu profites ou plutôt celui où tu écris ?
La nuit, j’en parle souvent parce qu’elle est révélatrice, elle peut t’emmener dans sa folie et réveiller tes démons, comme elle peut, de son silence, déterrer tes peurs. Une ville, par exemple, montre un visage tellement différent la nuit. Tout change : les couleurs, les sons, l’ambiance. J’aime beaucoup écrire ou composer la nuit, je me laisse porter, je m’imprègne, j’oublie un peu toutes les barrières qu’on s’impose à nous-mêmes.
Entre mars et septembre 2018, tu as sorti un son durant chaque mois. Est-ce lié à ton rythme d’écriture et d’enregistrement ou plutôt une volonté de disséminer des morceaux afin de raviver l’étincelle chez ton public ?
En fait, mes sorties étaient dépendantes des productions, mix, mastering, tournages de clips, etc. Aujourd’hui, j’ai une meilleure organisation et le fait que je produise beaucoup moi-même me permet de ne pas dépendre des autres et de leurs prérogatives. Pour 2019, je vais essayer de sortir beaucoup plus de choses pour les gens qui m’écoutent, j’ai vraiment envie qu’ils découvrent ce sur quoi je travaille tous les jours.
Ton nouvel EP s’intitule Amityville. La cover et le titre pourraient annoncer quelque chose de plus sombre que ce qu’on pouvait trouver dans tes projets précédents, et pourtant, ce n’est pas vraiment le cas. Pourquoi ce titre ?
Amityville, c’est une légende inspirée de faits réels. Mais en gros, c’est l’histoire d’un mec qui se fait posséder par la maison où il vit et qui tue sa famille. J’ai appelé l’EP comme ça parce que je voulais illustrer un peu comment notre environnement social, que ce soit familial, amical, professionnel ou des simples rencontres, peut finir par déteindre sur nous. Certaines relations peuvent devenir toxiques, on peut finir déçu, les gens transmettent leurs peurs, leur négativité. Dans cet EP, j’ai essayé un peu d’aborder ça, et même si c’est que dans quelques phases, c’est pour moi l’idée qui en ressort le plus.
Dans « Guillotine », tu dis « recherche amour, recherche soleil, ça doit v’nir d’ma génétique ». En effet, tu parles souvent des femmes et de destinations de rêve dans tes textes, mais tu parles peu de tes origines. Pourtant, on sent que ça te tient à cœur, comme quand tu expliques dans « Entourage » « Dans ton fleuve comme un piranha, j’aimerais bien revoir la mer et ma ville natale ». D’où viens-tu et en quoi ça influence ta musique ?
En fait, je ne parle pas vraiment de femmes, mais plutôt d’amour, ou des relations en général et des fois, je m’adresse même à une personne directement. Mes origines, c’est simple : je viens d’ici. Je suis d’origine marocaine du côté de ma mère et française du côté de mon père. Ce qui influence ma musique, ce serait plus le fait que, justement, je ne sais pas trop où me placer. J’ai l’impression de comprendre un peu tous les milieux, mais de n’appartenir à aucun.
Jusqu’ici, tu n’as annoncé ni signature en maison de disques, ni featuring. Pourquoi ce choix de rester solo musicalement ?
Je ne fais pas confiance à grand monde, je travaille en fait uniquement avec quelques personnes en ce moment : Sohaïb, qui réalise notamment mes clips, et un rappeur avec qui on bosse sur quelques sons. En plus, il y a des producteurs, comme JackMoe, par exemple, qui a mixé et masterisé Amityville. Je pense aussi le fait d’être solo, c’est un peu par défaut. Je suis, de nature, timide et réservé et du coup plutôt isolé. J’ai l’impression d’être dans une autre dimension. On est à côté, on se voit, mais nos mondes ne communiquent pas.
Tu t’étais déjà occupé de la prod sur plusieurs de tes morceaux (comme « Eclipse » ou « Ashitaka »), mais c’est Alexandre Larochelle, un jeune producteur guadeloupéen, qui composait la majorité des beats. Sur ton nouveau projet, Amityville, la majorité des sons viennent de toi (et les autres de JackMoe et Daltons). Comment es-tu passé de l’autre côté de la barrière en devenant toi-même compositeur ?
En fait, j’ai toujours un peu tâté les prods, mais essentiellement les accords et la mélodie. Avec Alexandre (S/O à lui), soit je venais avec une idée, des accords, ou un truc déjà entamé, soit on prenait direct un truc à lui, ça dépendait de notre vision du que-tru. Mais depuis un moment, j’ai essayé de me perfectionner dans tous les aspects de la production. Souvent, quand je fais un son, je commence avec une idée de mélodie, il faut qu’elle soit parfaite et à partir de là, je fais un refrain, le drum, la basse, le 808, tout ça. Mais des fois, comme dans l’EP, j’aime bien avoir une autre interprétation, un autre regard sur l’idée de base du son. Pour « Spaceship » (JackMoe), « Guillotine » et « Moto » (Daltons), je trouve que les producteurs ont vraiment su trouver la composition parfaite pour les sons.
Pour terminer, un mot sur tes ambitions pour 2019 ?
Mes ambitions pour 2019 : sortir du son encore, partager avec les gens qui m’écoutent et essayer de plus me livrer, donner une voix aux gens qui m’entourent et à leurs histoires. J’aimerais aussi me préparer pour faire plus de scènes, c’est un domaine que je ne connais pas encore très bien. Merci beaucoup pour cette interview !
L’EP Amityville est disponible sur toutes les plateformes de streaming depuis ce vendredi 28 décembre 2018. Il contient 7 morceaux dont 6 inédits. Une bonne dose de douceur pour terminer l’année avec l’un des artistes les plus sous-côtés de France. Vous pouvez le retrouver sur les réseaux sociaux :
Amityville EP : https://fanlink.to/Amityville
Facebook : https://www.facebook.com/Hotel-Paradisio
Twitter : https://twitter.com/paradisiohotel
SoundCloud : https://soundcloud.com/hotel-paradisio
Instagram : https://www.instagram.com/hotelparadisio
YouTube : https://www.youtube.com/channel/UCNf15nCnNtqlY8rtaRNw8rQ
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Les clips de la semaine #12 (Zamdane, Ateyaba, TIF…)

On termine ce mois de mars de la meilleure des manières avec encore de nouveaux clips très marquants. On vous résume les clips sortis cette semaine dans votre rendez-vous hebdomadaire…
Zamdane – Angels (Affamé #17)
Zamdane enchaîne les nouveaux morceaux avec sa série de freestyle Affamé, qu’il poursuit avec le 17ème titre intitulé « Angels ». Réalisé par Léo Joubert, le clip arrive aux antipodes du dernier épisode plus lumineux de « Triste mais elle aime ça », avec une tournure très nocturne. A l’image du morceau, Zamdane appuie toute la profondeur de son texte sur cette instrumentale sombre et effrénée, produite par Thug DANCE, RB Prod et RD Beat.
Affamé 7 est disponible sur toutes les plateformes de streaming.
Ateyaba – Playa Part. II
Sur le même procédé que la sortie de « ALC », Ateyaba diffuse le clip de « Playa Part. II » qui est aussi un morceau datant d’environ… sept ans, rien que ça. Plus fort encore, le clip aussi, réalisé par Nathalie Canguilhem, daterait d’il y a environ cinq ans selon plusieurs sources. Bien que le travail sur le morceau et le visuel étaient prêts depuis longtemps, ces derniers ne prennent pas une ride. Ateyaba démontre à quel point il était en avance sur son temps, avec sa musique si intemporelle.
Playa Part. II est disponible sur toutes les plateformes de streaming.
Sadek – France 24
Morceau engagé issu de son nouvel album Changement de propriétaire, France 24 s’attaque à la machine médiatique et son pouvoir d’influence sur l’opinion et les consciences. Pastichant les plateaux télés obnubilés par les habitants des cités, Sadek s’introduit ici dans les différentes chaînes d’information et modifie les programmes mis à l’antenne en les remplaçant par ce que la presse refuse sciemment de montrer. Un clip astucieux réalisé par Leo Mazzoni.
Changement de propriétaire est disponible sur toutes les plateformes de streaming.
TIF – SHADOW BOXING
TIF poursuit son ascension fulgurante en dévoilant un nouveau clip, celui de « SHADOW BOXING », titre issu de son dernier projet 1.6. Réalisé par Younes et TIF lui-même, le clip prend un ton décalé pour illustrer ce morceau à l’instrumentale effrénée et une performance de TIF toujours des plus singulières. Prêtez attention à cet artiste pour l’année 2023, qui voit sa fanbase s’agrandir et se consolider à une vitesse déconcertante.
Le coup de cœur : JOLAGREEN23 – 727BOEING
Son nouvel EP 23 est sorti le 23 mars dernier. Rappeur aux ambiances sombres, Jolagreen23 envoie le clip d’un de ses nouveaux morceaux issus du projet, 727BOEING. Produit par Appä et réalisé par Dinolsx, le titre se démarque par son instrumentale innovante et ses flows singuliers. Un artiste qui vaut le détour.
23 de Jolagreen23 est disponible sur toutes les plateformes de streaming.
Les autres clips francophones sortis cette semaine :
Cheu-B ft. So La Lune – TsuSky
Bianca Costa – Le Carré
Le Risque ft. Fresh LaDouille – J’ai pas taillé
Lujipeka – Pour toujours
JNR – Mérité
Fresh – Fam
MadeInParis ft. Maureen – Auto (Lyrics Video)
Chilla – Tesla
Moji x Sboy – LA LUNE A DECROCHER
Enfantsdepauvres – Mon amour
Lord Esperanza – Solitaire
Bushi – Majeur
Didi B – Trophy room /トロフィールーム (SLN 1)
Charles BDL – Allo Charlie /
Lascaar – Moi-même
Auteurs/autrices
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Les news de la semaine #9 (JNR, SCH, Les Flammes…)

L’actualité du rap français est dense. Chaque semaine, les infos grouillent de tous les côtés. Depuis un moment, Raplume vous propose un récapitulatif des news du jour sur son compte Instagram. En 2023, nous allons plus loin et vous proposons chaque lundi une mise à jour de ce qui s’est passé d’important dans le secteur. L’article se clôture avec la liste des nouvelles certifications délivrées par le SNEP.
JNR annonce la sortie d’une nouvelle mixtape
JNR est de retour et il semble enfin prêt à profiter du buzz obtenu dans la vidéo prank de Greg Guillotin « Le Pire Stagiaire : Le rappeur », sorti le 29 juillet 2020. Pour rappel, après sa participation à l’émission, JNR avait rencontré un succès affolant avec des chiffres à faire tourner la tête. Une certaine hype s’était créé autour de l’artiste mais il avait fait le choix de ne pas capitaliser dessus, au grand damne de son nouveau public. Presque 3 ans plus tard, JNR a pris son temps et semble enfin prêt à se dévoiler. Le rappeur nordiste a annoncé la sortie de sa première mixtape nommée JUNIOR pour le 7 avril prochain. C’est avec humour et autodérision qu’il a fait la promo de son projet sur Twitter, reprenant le mème d’Ousmane Dembélé (joueur français de football au FC Barcelone) en retard à l’entraînement : « Moi qui arrive pour gérer mon buzz ». Si la tracklist complète n’a pas encore été révélée, les featurings eux le sont avec un casting provenant intégralement de la région des Hauts-de-France : Gradur, ZKR, GIPS et Bekar. En plus de JUNIOR, JNR en a aussi profité pour annoncer sa signature au sein de la structure Capitol. La vie est belle pour JNR !
Moi qui arrive pour gérer mon buzz https://t.co/5qKuWaUvOo pic.twitter.com/dW99o5pxKd
— JNR SLICE 🏧 (@JnrSlice) March 20, 2023
Réforme des retraites : les rappeurs prennent la parole
Alors que la France s’embrase suite au passage en force de la réforme des retraites du gouvernement avec l’article du 49.3, certains rappeurs n’ont pas hésité à soutenir les grévistes. C’est le cas de SCH qui a affiché sa colère sur son compte Twitter. « Le gouvernement n’a rien à faire de la voix du peuple, l’utilisation du 49.3 en est bien bel et bien la preuve , c’est genre « ça passera quoiqu’il arrive », et dans une « démocratie » , ça laisse pensif … Jusqu’où ça ira ? », avant de poursuivre « Et pour tous ceux qui jugeront que je n’ai pas légitimité à en parler sous prétexte que ce n’est pas quelque chose qui me concerne , restez dans votre frustration , je n’oublie pas d’où je viens et j’ai trop de respect pour nos héros pour n’être qu’un objet de divertissement. » Quelques jours plutôt, Booba avait également donné son avis sur l’actualité. « Un peuple qui se soulève contre son oppresseur, rien de plus beau, rien de plus fort, rien de plus sincère, rien de plus important. » La « next gen » par le biais de Luther a livré un message simple mais rempli de sens : « tout casser mtn ». Une cagnotte est d’ailleurs ouverte en ligne afin de soutenir financièrement les grévistes contre la réforme des retraites.
Les Flammes : c’est maintenant au public de voter
Tiakola et Ronisia sur le trône ? Avec respectivement 11 et 7 nominations, les deux artistes de 23 ans semblent régner sur les scènes rap-r’n’b-pop françaises. Juste derrière on retrouve leurs aînés Gazo et Josman (9 nominations chacun) ou encore Aya Nakamura (5 nominations). Certaines absences notables sont toutefois à souligner. La scène rap marseillaise n’étant pratiquement pas représenté.
Après la première sélection effectuée par un panel de 93 acteurs de l’écosystème du rap français, c’est désormais au public de donner son avis. Vous avez jusqu’au 10 avril pour choisir votre lauréat dans 13 des 21 catégories. Pour rappel, la première édition des Flammes se tiendra le 11 mai prochain au Théâtre du Châtelet à Paris. Née à l’initiative de Booska-P, Smile et Yard, Les Flammes ont pour but d’offrir plus de représentativité aux cultures populaires.
Vous savez quoi faire de votre soirée le 11 mai.
Jul : deux nouveaux records pour le marseillais
C’est le grand absent de la cérémonie Les Flammes. Jul n’est nommé dans aucune catégorie du nouveau rendez-vous annuel de la scène rap francophone. Si Jul fait aujourd’hui la Une, c’est pour une toute autre information. En effet, le phocéen s’est vu être désigné comme le rappeur et beatmaker le plus productif de l’histoire du rap français.
Alors qu’il a sorti il y a une semaine le septième opus de sa série intitulé album gratuit, “les secrets de la productivité de Jul” ont été révélés par “RapMinerz”. Spécialisé dans l’analyse data et algorithmique, ce média livre les chiffres fous de la carrière du J. Phénomène statistique, Jul à ainsi sortis pas moins de 872 sons rappés et 591 morceaux produits. Une total hors du commun qui fait du J le nouveau détenteur de deux records.
Les certifications de la semaine
Chaque semaine, retrouvez les certifications albums et singles, dévoilé par le SNEP (Syndicat National de l’Édition Phonographique).
Singles de platine (30 000 000 équivalents streams) :
Tiakola & Hamza – « Atasanté »
Lomepal – « Decrescendo »
Gaulois & Ninho – “Jolie”
Singles d’or (15 000 000 équivalents streams) :
Djadja & Dinaz – “Pour la moula”
Biwaï – “Copacabana”
PNL – « Je t’haine”
Green Montana & Booba – “Tout gâcher”
Leto & Gazo – “Big Meech”
Menace Santana – “Guapman”
Heuss l’Enfoiré & Ninho – “La Marseillaise”
Vacra – “Tiki Taka”
Lorenzo – “Coco”
Zola & Tiakola – “Toute la journée”
Disque d’or (50 000 équivalents ventes)
Aya Nakamura – “DNK”
Disque Platine (100 000 équivalents ventes)
Josman – “M.A.N (Black Roses & Lost Feelings)”
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JuL, BEN plg, Varnish La Piscine : les projets de la semaine du 24/03/2023 – #12

Publié
il y a 5 joursle
24 mars 2023
Après une grosse première quinzaine de mars, la fin du mois s’annonce légèrement plus calme. Une bonne chose pour ceux qui souhaitent prendre le temps d’écouter plus attentivement les nouvelles sorties. De notre côté, nous pointons ce vendredi BEN plg, JuL, Varnish la Piscine, ¥END, 23wa, YUNG POOR ALO ou encore Resell. Un condensé bien varié !
Le coup de cœur de la semaine : BEN plg – J’rêve mieux qu’avant
Après sa trilogie Rap Réalité Musique, qui a aidé à le faire connaître auprès du grand public suite à son passage dans l’émission Nouvelle École, BEN plg se devait d’enchaîner. Avec son univers désormais bien ancré, qu’on avait découvert dès 2020, BEN se permet de nouvelles collaborations.
Un peu plus tôt dans l’année, il avait dévoilé son premier feat avec Lujipeka, un hommage à « Victor Osimhen », footballeur nigérian passé par le LOSC et qui cartonne en Serie A cette saison. BEN ajoute le Lillois Sto ainsi que Limsa d’Aulnay au casting de J’rêve mieux qu’avant, ce nouvel EP de six titres.
Toujours habile à manier les punchlines aussi dures que drôles, BEN plg continue de faire honneur à sa région et grimpe petit à petit les échelons. Et ce n’est certainement pas terminé…
Pour découvrir ce nouvel EP de BEN plg, rendez-vous ici !
JuL – Album gratuit, Vol. 7
On ne sait pas vraiment où JuL s’arrêtera. En 10 ans de carrière, le Marseillais a tout retourné. Il a habitué son public à délivrer deux projets par an, un en juin et l’autre en décembre. Pourtant, l’OVNI ne se contente pas seulement de ça et a réalisé ces dernières années des projets dantesques tels que 13 Organisé et Le Classico Organisé. Régulièrement, il publie également ce qu’il appelle ses Album gratuit, des mixtapes disponibles uniquement en streaming.
Ce septième opus est officiellement paru ce lundi 20 mars 2023, mais est en fait composé de titres distillés durant toute la première moitié du mois. Chaque jour à 17h, JuL balançait un nouveau morceau sur sa chaîne YouTube. Il avait commencé la série via l’excellent « Keyzer Söze », sur lequel il rappe pendant plus de 6 minutes.
Pour streamer Album gratuit, Vol. 7 de JuL, rendez-vous ici !
Varnish la Piscine – THIS LAKE IS SUCCESSFUL
Petite escale en terre helvète où l’on retrouve le producteur et rappeur Varnish la Piscine pour son nouvel EP : THIS LAKE IS SUCCESSFUL. Membre du SuperWak (Makala, Slimka, Di-Meh), Varnish est un concentré de créativité, un véritable touche-à-tout qui insuffle un vent de fraicheur dans le paysage rapologique francophone. On ressent un grand attrait pour le cinéma dans l’œuvre du genevois, tant dans son univers visuel (l’EP accompagne la sortie d’une série « Ce lac à du succès ») que dans sa musique.
THIS LAKE IS SUCCESSFUL est un sept-titres où trap, bossa nova, jazz et funk ne font qu’un pour nous plonger dans un semblant de B.O. de film des années 70. Côté invités, on retrouve les inévitables Makala et Rico TK ainsi que la présence plus surprenante du rappeur américain Subnosé Frankenstein dans une collaboration transatlantique réussie.
Le nuvel EP de Varnish est disponible sur toutes les plateformes de streaming ici.
¥END – Yekrik
¥END est une artiste ayant passé enfance à voyager et déménager entre la Guadeloupe et la France métropolitaine. Ce bagage culturel se ressent dans les paroles, avec ce mélange constant entre le créole et le français et plusieurs anglicismes.
Ce projet de 5 titres est un choix court mais puissant de propositions, parce que chaque son est éclectique mais intéressant dans chaque genre. Bien que son nom ne soit pas partout, on ressent une expérience musicale importante. Peut-être sommes-nous au début d’une grande œuvre ?
Le projet de ¥end est à retrouver sur toutes les plateformes de streaming.
23wa – RORSCHACH
Une proposition singulière, mais surtout maîtrisée. À une époque où chacun ne jure que pas la D.A, 23wa peut être lu comme plus sincère car présent à chaque étape de la conception.
Cette démonstration se fait en 15 titres inédits, comportant 7 featurings : Saiba, AnNie .Adaa, Nonst0pp, Jo Rwaka, Jahïem Solo, Neop0p et Esspe. Chacun vient apporter son grain de sel tout en s’inscrivant dans cette D.A rétro-futuriste, très inspiré par l’univers digital, notamment dans les textures sonores des productions.
Une communauté engagée est derrière lui. être fan de rap en 2023, c’est être plein d’espoir ce que certains auraient classé comme du « rap de niches » il y a encore 2 ou 3 ans.
Le nouveau projet de 23wa est disponible ici.
YUNG POOR ALO – JEUNE PAUVRE 3
Après une trilogie d’EP entamée en 2022, YUNG POOR ALO revient aujourd’hui avec le dernier volet. Fidèle à son format, le projet comporte 5 titres. La particularité de ce troisième opus est la présence d’un featuring : So La Lune sur « Le nom du film ».
« Souvent au stud’, c’est pour la vitesse
J’veux voir le but depuis ma visière »
La connexion entre ces deux artistes paraît évidente et peut donner beaucoup d’espoir à YUNG POOR ALO. À l’aise sur plusieurs genres et plusieurs BPM, sa plume et son flow savent s’adapter.
JEUNE PAUVRE 3 est disponible partout.
zaky – S.P.T.
Un peu moins d’un an après la sortie des EPs Sentiments et Sunside vol.1 en collaboration avec Mini RTTClan, zaky est de retour avec un nouveau projet intitulé S.P.T.
Signifiant Stress Post Traumatique, le projet présente 5 titres où le rappeur s’épanche et libère tous ses maux à l’aide d’une sincérité frappante. Avec sa voix au timbre singulier et son sens de la mélodie aiguisé, zaky se livre sur des prods étouffées aux mélodies sombres (TaeminTekken, Giovanni21k, PushK, Rosalie du 38). Unique invité du projet, H JeuneCrack vient prêter sa plume sur « 4 saisons » pour un excellent featuring.
S.P.T. est disponible dès maintenant sur toutes les plateformes de streaming.
Max D. Carter – Singulièrement Vôtre
Six ans après le morceau « Merry » avec lequel il s’est lancé sur internet, Max D. Carter dévoile son premier album. Entretemps, divers projets étaient apparus, à commencer par Ex-libris, sorti le 1er janvier 2019.
Pour ce premier album, Maxence s’entoure avec soin. Har2Nok (Young Thug, Jok’Air, Luidji), mammouth (OBOY, Josman, Tawsen), kofi bæ (La Fève, nelick, jäde) ou encore ANDO (Django, Ashh, Sonbest) font partie des beatmakers qui ont travaillé sur les mélodies. Côté featuring, il y a de quoi faire aussi ! Cl()wn, LK de l’Hotel Moscou, Mica Franco, Moïse The Dude, Nemavo et Urde sont éparpillés parmi les 21 tracks du projet.
Avec son univers planant et mélancolique, il est clair que Max D. Carter a de quoi conquérir encore de nombreux fans !
Singulièrement Vôtre est dispo en version physique ici !
La découverte de la semaine : Resell – ZERO51
Au menu cette semaine, un nouveau rappeur du nom de Resell a dévoilé son premier EP intitulé ZERO51. Carte de visite de l’artiste, le projet est plongé dans une esthétique sombre et nocturne où les instrus froides et modernes accompagnent la voix du rappeur au timbre si particulier. Effectivement, à l’image de Khali ou de Playboi Carti, Resell fait preuve d’une identité vocale singulière avec l’utilisation de la baby-voice ainsi que de nombreux effets vocaux.
Nouvel arrivant, Resell est extrêmement mystérieux et on ne sait rien de lui, d’autant plus que le rappeur reste extrêmement pudique dans ses textes. Une plume impersonnelle et chargée d’egotrip qui laisse entrevoir un rappeur ambitieux cherchant à réussir dans un environnement gangréné et insalubre. L’excellent travail des beatmakers (Ashido, LilChick, Appa, YUNG KIDD) ainsi que la présence de Deemax BRD pour l’unique featuring du projet sont à souligner.
ZERO51 est disponible sur toutes les plateformes de streaming.
Les autres projets rap français de la semaine
88Kvly – Sirius B
Kamas Skuh – La Paye
Jolagreen23 – 23
Ockney & Krimophonik – LAZARE
34murphy – première traque
6osy – Kiss, Marry & Kill Vol. 1
Carbonne – Sous l’averse
DMS – VAGALAME
Falcko – Black Code, Tome 3
Lapostroz – BLEU
Zaky – S.P.T.
Zéphir – Zé
Les singles de rap français de la semaine
Kerchak – « JFLM JMR »
Zamdane – « Angels (Affamé #17) »
Ziak – « Pistol & Zamal »
DA Uzi – « C’est la rue »
Fresh – « +32 »
Fresh – « FAM »
Hatik – « shoot »
HD La Relève – « C’est le binks »
JNR Slice – « Mérité »
Lazer MMZ – « La Plume »
L’Allemand – « La Masia »
Key Largo – « Screen #NoFake2 »
Le Risque ft. Fresh LaDouille – « J’ai pas taillé »
Kobo – « Terrain »
Lestin – « Tout peut s’effacer »
Lord Esperanza – « Solitaire »
L’uZine – « Or »
Alien – « Plus de soleil sous les nuages »
Shaz & Alex Grox ft. Beeby – « Jutsu || 808CLUB »
Waltmann – « B.O.M.B »
Charles BDL – « Allo Charlie »
313 – « Ecchymoses, pt. II »
Dabs ft. Moona – « Je pense à toi »
GRËJ – « SINIK EN 2006 »
Moji x Sboy – « LA LUNE À DÉCROCHER »
Nyda – « Briques »
Selby – « BLACK »
Sokra – « Davies »
RAS – « Diamants »
Croma619 – « Attaquant sérieux »
Damlif – « Carmageddon »
Enfantdepauvres – « Mon amour »
SOPA – « ASUNA »
Sheng – « QLT »
Dans le reste de l’actualité : Le soleil se lèvera à l’Ouest pour 1PLIKÉ140, Kerchak, Zamdane et les autres
Auteurs/autrices
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"Dur de m’faire à l’idée qu’faudrait qu’j’te tourne le dos pour que nos deux cœurs soient alignés"
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