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INTERVIEW : Kery James & Leïla Sy nous parlent de « Banlieusards »
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il y a 4 ansle
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Flavie Rcr, PKev95Nous avons rencontré Kery James, qu’on ne présente plus, ainsi que sa réalisatrice Leïla Sy samedi au Centre Culturel Hip Hop à Paris dans le cadre de la sortie de leur premier film : Banlieusards, disponible sur Netflix depuis le 12 octobre.
Le synopsis
Banlieusards, c’est l’histoire de la famille Traoré, une mère seule et ses trois fils. Demba (incarné par Kery James), l’aîné, vit du trafic de drogue dans les cités et fait des allers-retours en prison. Soulayman (Jammeh Diangana), quant à lui, est étudiant en Droit à Paris et participe à un concours d’éloquence où il doit débattre de la responsabilité de l’État dans la situation actuelle des banlieues. Leur petit frère, Noumouké (Bakary Diombera) est un ado de 15 ans qui se cherche et doit choisir auquel de ses deux grands frères il veut ressembler.
Pendant deux semaines, nous suivons le quotidien bien rempli des trois frères. Entre bagarres, fusillades, trafics mais aussi amour, amitié, boxe et relations familiales, de quelle façon s’en sortir lorsqu’on vient de la banlieue ?
Cette question est celle qui taraude l’artiste depuis le début de sa carrière, et en particulier sur le morceau « Banlieusards », dit « l’hymne des combattants » et où il clamait déjà, 10 ans en arrière, que la trajectoire des personnes issues de la banlieue n’était pas toute tracée et que les banlieusards, comme tout le monde, pouvaient s’en sortir et réussir.
RAPLUME : Tu rappais en 2008 [sur le morceau qui s’intitulait déjà « Banlieusards »] « Banlieusard et fier de l’être, on n’est pas condamnés à l’échec« , est-ce qu’avec la sortie de ce film, 11 ans après le titre éponyme, on peut dire que la boucle est bouclée et que la question de l’échec est désormais bien loin derrière toi ?
KERY JAMES : Je pense que le combat continue et continuera. Le combat, c’est du berceau au tombeau et puis comme tous les artistes sont des gens en quête d’amour, un projet ou un rêve en amène un autre et là, on a été au bout de ce film mais on a maintenant envie d’en faire d’autres, avec d’autres ambitions. Et puis, on n’est jamais à l’abri d’un échec donc j’ai toujours cette mentalité combative, un défi en chasse un autre.
Mais sinon, c’est vrai que ce morceau qui est sorti en 2008, « Banlieusards », qui était d’ailleurs un des premiers clips de Leïla, en faire aujourd’hui un film, 10 ans après, ça a beaucoup de sens pour nous. Parce que le message du morceau « Banlieusards » est à l’intérieur du film et il est aussi dans l’histoire de ce film : la façon dont on a résisté, la façon dont on s’est relevés, après qu’on nous ait fermé les portes du cinéma français par le circuit traditionnel, ça, c’est « Banlieusard et fier de l’être, on n’est pas condamnés à l’échec ».
« Banlieusards », qui était d’ailleurs un des premiers clips de Leïla, en faire aujourd’hui un film, 10 ans après, ça a beaucoup de sens pour nous.
RAPLUME : Leïla, concernant le tournage, quelles sont les difficultés que tu as pu rencontrer dans la réalisation de ce film, qui est un exercice quand même bien différent de la réalisation de clips que tu faisais jusque-là ?
LEÏLA SY : Moi déjà, j’aimerai dire que c’est le premier à m’avoir accordé sa confiance pour réaliser un clip vidéo, le premier à m’emmener avec lui – même si ça a été parfois compliqué – vers la fiction, donc c’est quand même une aventure incroyable. [Kery James] c’est quelqu’un de droit, de bien dans ses baskets et ça j’aimerais le saluer. Disons que moi, il me connait, je suis un peu son « meilleur soldat » j’espère, quand il s’agit de parler d’image, je suis au service de ce qu’il défend, de ce qu’il est depuis des années, dans l’art qu’il développe. J’ai donné le maximum, c’était pas non plus plus compliqué que ça par le fait que quand je fais du clip vidéo, on peut m’entendre donner des informations en temps réel au-dessus de la musique et que là il fallait que je réussisse, qu’on réussisse à bien donner toutes nos directions avant que les prises soient lancées, puis voir si tout était bien appliqué.
Le clip vidéo, c’est un peu « l’enfant pauvre » de l’image […] il faut savoir qu’il y a beaucoup de réalisateurs qui font des choses extrêmement brillantes et qu’il faudrait que les gens réussissent à voir ce métier avec un autre prisme.
Mais c’est très naturellement qu’on est passés du clip vidéo à la réalisation et d’ailleurs, j’aimerais en profiter pour dire que le clip vidéo, c’est un peu « l’enfant pauvre » de l’image, mais il faut savoir qu’il y a beaucoup de réalisateurs [de clips, NDLR] qui font des choses extrêmement brillantes et qu’il faudrait que les gens réussissent à voir ce métier avec un autre prisme… C’est un peu désolant quand tu te rends compte que des gens qui mettent en lumière des paquets de lessive ont plus de possibilités à développer des projets que des gens qui se battent pour mettre en avant, certes peut-être des artistes noirs, arabes.. tout ce que tu veux mais des artistes qui viennent de la diversité.
RAPLUME : À ce sujet, vous aviez justement déjà expliqué avec l’exemple des réalisateurs de publicité qui vendaient des « paquets de lessive » que ceux-ci trouvaient plus de légitimité aux yeux du monde du cinéma que des personnes qui réalisent des clips musicaux, comment est-ce que vous expliquez cela ?
LEÏLA SY : C’est mon point de vue, je considère qu’en tant que réalisatrice de clips vidéo, j’ai dû redoubler d’efforts pour qu’on me prenne au sérieux. Je pense que j’ai prouvé depuis toutes ces années que je sais faire de l’image et qu’alors certes, j’ai choisi de travailler dans un certain milieu – qui est le mien et que je respecte, et qui m’a porté et permis de rencontrer Kery James, c’est-à-dire le hip-hop. Mais c’est pas parce que c’est le hip-hop et que c’est une culture qui vient de la rue qu’il faut pas non plus réaliser qu’il y a énormément de créativité, énormément de choses qui prennent vie.
KERY JAMES : Et puis moi j’y crois pas trop à ce truc qu’on nous disait parfois « oui, ça, c’est du clip et ça, c’est du cinéma, c’est pas la même chose », « ça, c’est un texte de rap mais ça c’est un texte théâtral, c’est pas la même chose », « ça, c’est du théâtre mais ça c’est pas du cinéma, c’est pas la même chose »… Enfin, je sais pas, moi, dès que j’ai vu le premier clip de Leïla, je savais qu’elle était capable de réaliser un film, j’ai pas eu besoin qu’elle fasse un film pour savoir qu’elle était capable de le faire.
LEÏLA SY [à Raplume] : Tu te rends compte la chance que j’ai ? [Rires] Oh là là, il me met la chair de poule !… Mais c’est aussi grâce à cette chance que je suis là aujourd’hui, y en a d’autres qui ont pas cette chance d’avoir des grands messieurs comme lui qui défendent la créativité autour d’eux et il faut vraiment que les décideurs, les gens, regardent, qu’ils aillent voir ce qu’il se passe dans notre culture : il y a du talent à revendre.
Dès que j’ai vu le premier clip de Leïla, je savais qu’elle était capable de réaliser un film, j’ai pas eu besoin qu’elle fasse un film pour savoir qu’elle était capable de le faire.
RAPLUME : Deux films sur la banlieue réalisés par une personne qui en est elle-même issue sortent en cette fin d’année 2019 : Banlieusards mais aussi Les Misérables de Ladj Ly, qui représentera la France aux Oscars 2020, qu’est-ce que cela vous inspire ?
LEÏLA SY : On est hyper fiers, on est hyper fiers pour eux étant donné qu’on a donné un vecteur commun et pas des moindres qui est Toufik Ayadi, le producteur de chez SRAB FILMS qui a produit aussi Les Misérables, donc il faut s’en rendre compte.
Mais il y a quand même un même mec derrière ces deux projets, donc ça aurait été encore mieux si ça aurait été d’autres producteurs ou des gens venus d’ailleurs mais nous on est hyper fiers, on a pas eu la chance encore de voir Les Misérables mais une chose est sûre c’est que la banlieue racontée par un mec de la banlieue ce sera jamais la même chose que la banlieue racontée par un bobo, pardon, mais c’est comme ça. Et je dis ça parce que je suis à coté de Monsieur Kery James, voilà.
Banlieusards, disponible sur Netflix
L’État est-il le seul responsable de la situation actuelle des banlieues ?
Trois mois avant la sortie du film, Kery James introduisait l’une des questions principales de celui-ci avec « À qui la faute ?« , un morceau clippé en featuring avec OrelSan. Dans celui-ci, les deux rappeurs se répondent l’un l’autre en défendant un point de vue différent. OrelSan explique que l’État français est responsable de la situation des banlieues tandis que Kery tente de prouver que la banlieue pourrait s’en sortir d’elle-même si elle arrêtait de s’apitoyer sur son sort.
https://twitter.com/HugoTravers/status/1149049053671563264
Pendant le film, Soulayman prépare la finale du concours d’éloquence où il doit affronter Lisa Crèvecœur (incarnée par Chloé Jouannet, la fille d’Alexandra Lamy), une jeune femme issue d’un milieu aisé qui doit « mettre en exergue la responsabilité de l’État dans la situation des banlieues ». À l’inverse, Soulayman doit donc défendre l’État français dans le concours. Le parallèle avec le morceau « À qui la faute ? » est donc clair et le son n’était qu’une introduction à ce qui se joue durant Banlieusards.
Leïla Sy et Kery James choisissent de casser les clichés puisque ce dernier, tout comme Soulayman, est issu de la banlieue mais doit se mettre du côté de l’État. OrelSan et Lisa, qui ont plutôt l’image des blancs « privilégiés », doivent eux soutenir que la justice et les politiques ne font pas correctement leur travail en France. Le tout donne donc une sorte de mise en abyme où deux des personnages du film doivent débattre d’une question qui se joue justement pendant le film.
Parfois victime de contrôles abusifs comme un vulgaire délinquant, Soulayman doit lutter pour trouver sa place dans la société. Paradoxalement, il doit expliquer pourquoi la banlieue ne peut en vouloir qu’à elle-même si son sort est si misérable. Quand à Kery James, il prouve dans le film avec son personnage de Demba que tout n’est pas toujours rose. Où se trouve la responsabilité de l’État lorsqu’on est témoin de règlements de compte entre bandes rivales, ici des concurrents dans le trafic de stupéfiants dans les cités ?
L’analogie entre les deux hommes se fait petit à petit, notamment lorsque Soulayman entonne « Lettre à la République« , l’un des classiques de Kery James, sorti en 2012 sur l’album 92.2012. Forcément, l’univers de la musique et plus particulièrement du rap français est présent pendant le long-métrage, comme lorsque l’on peut entendre « Commando » de Niska dans une des scènes nocturnes à l’intérieur d’un bar ou encore « Ramenez la coupe à la maison » de Vegedream à la fin du film.
Banlieusards, plus qu’un film, un morceau ou une pièce de théâtre : une histoire
Le jour de la sortie du film, Kery James dévoile le clip de « Tuer un homme« , issu de Tu vois j’rap encore, la réédition de l’album J’rap encore sorti un an plus tôt. Cette fois encore, le morceau et le clip prennent tout leur sens pendant le visionnage de Banlieusards. Kery James, auteur du scénario, a écrit non seulement les dialogues, mais également tout un univers autour de cet environnement. On retrouve bien entendu des images du film dans les trois clips sortis pour l’occasion : « À qui la faute ? » (avec OrelSan), « Tuer un homme » (avec Lacrim) et « Les yeux mouillés » (avec Youssoupha). Dans le clip de ce dernier, les acteurs du film Banlieusards se retrouvent aux côtés de Youssoupha. Une promotion plutôt payante, visiblement. Pourtant, c’était mal parti, puisque Kery James avait tenté, en vain, de vendre son film à des diffuseurs qui lui ont claqué la porte les uns derrière les autres. Il a dû se diriger vers Netflix puisque c’était la « dernière option » (source : The Huffington Post). Aujourd’hui, ce sont non seulement les médias « urbains » qui relaient la sortie du film, mais également la presse plus traditionnelle avec Le Parisien, 20 minutes, CNews, Télérama ou encore BFMTV.
L’une des scènes marquantes de Banlieusards reste sans aucun doute la fameuse finale du concours d’éloquence, en particulier lorsque fiction et réalité s’entrecroisent et s’entrechoquent. En effet, dans sa plaidoirie contre l’État français, Lisa cite notamment Ali Ziri, Zyed Benna et Adama Traoré, victimes bien réelles de violences policières en Île-de-France. Plus loin encore, Amal Bentounsi, sœur d’Amine, 28 ans, tué d’une balle dans le dos par un policier, est présente dans la salle d’audience. En 2018, Kery James et Leïla Sy avaient déjà consacré un clip à Amal, qui donne donc une toute autre dimension à ces mots et à cette scène du film.
Kery James et Leïla Sy ne sont pas seulement les réalisateurs d’un film. Il s’agit en fait d’un dispositif transmédia : une histoire, un album, des clips, des concerts, un long-métrage mais aussi une pièce de théâtre, À Vif, co-écrite avec Yannik Landrein et mise en scène par Jean-Pierre Baro où, cette fois, Kery James incarne Maître Souleymane…
Finalement, à travers Banlieusards, on ressent parfaitement la réalité de la banlieue, avec ses hauts et ses bas au quotidien. Le film dépeint habilement les problèmes liés à chaque âge au moyen des histoires respectives des trois frères Traoré. Beaucoup d’intensité, d’émotions et un bon équilibre entre action et réflexion concocté par Leïla Sy et Kery James. Un message fort à mettre entre tous les yeux.
INTERVIEW : Flavie Rcr
TEXTE : Kevin Peeters
PHOTOS : Roxane Peyronnenc
Auteurs/autrices
Vous devriez aimer
Nous y sommes, le mois de juin est enfin là. Les premières chaleurs de la saison estivale arrivent, et les premiers festivals aussi. On vous présente cinq événements à ne pas manquer pour le début de l’été…
We Love Green – Paris (du 02 au 04 juin 2023)
Nous commençons par un festival incontournable de l’été, We Love Green ouvre le bal pour ce début du mois de juin. Fort de sa programmation particulièrement diversifiée, on retrouve quelques grands noms du rap français qui se produiront sur scène, tels que : Gazo, OrelSan, PLK, Dinos, Disiz, ou encore une Mouse Party de Mehdi Maïzi. Quelques artistes en développement seront aussi présents pour retourner le public avec : Yvnnis, Luther, Winnterzuko, Khali, J9ueve, ou H JeuneCrack. Pour cette occasion, rendez-vous au Bois de Vincennes du 2 au 4 juin. Pour vous rendre sur la billetterie, cliquez ici.
Les Paradis Artificiels – Lille (du 2 au 3 juin)
Direction le nord de la France à Lille pour Les Paradis Artificiels. A cette occasion, on a droit à une programmation cinq étoiles avec : Dinos, Kerchak, Bekar, Chilla, Bu$hi, Winnterzuko, Sto, H JeuneCrack, PLK, ZKR, Doums, Meryl, Khali, Benjamin Epps, J9ueve, Rounhaa, Luther ou encore BabySolo33. Une très longue liste en simplement deux jours, les Paradis Artificiels vous donnent rendez-vous à la Halle des Glisses du 2 au 3 juin. Réservez vite vos places en cliquant ici.
VYV Festival – Dijon (du 9 au 11 juin)
On continue en prenant la route pour Dijon, avec un événement qui prend de l’ampleur chaque année avec le VYV Festival. Pour cette nouvelle édition, la programmation est plus qu’alléchante avec la présence de : Hamza, Ziak, Luidji, Disiz ou encore Meryl. On peut même ajouter à cela la venue de Angèle et Aya Nakamura, rien que ça. Cette année, l’organisation se développe et mets en place un camping pour les visiteurs, et arbore toujours sa volonté d’apporter une démarche éco-responsable et sociale à son événement. Le VYV Festival vous donne rendez-vous du 9 au 11 juin au Parc de la Combe à la Serpent, n’attendez plus et réservez vite vos billets en cliquant ici.
Marsatac – Marseille (du 16 au 18 juin 2023)
Toujours en traversant la France en direction du sud, le festival Marsatac prend à nouveau place à Marseille au Parc Borély du 16 au 18 juin. Avec une programmation de plus en plus éclectique, le rap occupe encore et toujours une place importante avec un casting XXL : Tiakola, Hamza, PLK, Gazo, Josman, Le Rat Luciano, Kerchak, Prince Waly, J9ueve, Khali, et encore bien d’autres.
Fort de son rayonnement dans le sud de la France et de ses valeurs environnementales, ne ratez pas ces dates pour démarrer votre été de la meilleure des manières. Il ne reste plus que quelques places à retrouver ici.
Solidays – Paris (du 23 au 25 juin 2023)
Après avoir traversé la France, on remonte en direction du nord pour retourner dans la capitale avec un autre incontournable, les Solidays, à l’occasion des 25 ans du festival. Pour cette nouvelle date parisienne, rendez-vous à l’Hippodrome de Longchamp du 23 au 25 juin. Il y en aura pour tous les goûts, avec une liste d’invités de folie : SCH, Tiakola, Josman, Hamza, Zola, Ziak, Djadja & Dinaz, Luidji, Kerchak ou encore Favé. De plus, il faut aussi souligner la présence de compositeurs de renoms qui ont déjà oeuvrés pour le rap tels que Sofiane Pamart, Vladimir Cauchemar ou encore Cerrone. Pour profiter de cet événement, rendez-vous ici pour réserver vos pass.
QUELQUES AUTRES DATES A NE PAS MANQUER…
- 7 juin – WU TANG CLAN / NAS – Accorhotels Arena (Bercy)
- JOSMAN, MOUSE PARTY x MEHDI MAIZI, BIANCA COSTA
- 23 juin – FESTIVAL DE NÎMES– Arènes de Nîmes : DAMSO
- 29 juin au 02 juillet – GAROROCK (Marmande, 47) : GAZO, TIAKOLA, WINNTERZUKO, LUJIPEKA, MERYL, CENTRAL CEE
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Actus
Les news de la semaine #16 (Tuerie, Raska, Prince Waly…)
L’actualité du rap français est dense. Chaque semaine, les infos grouillent de tous les côtés. Depuis un moment, Raplume vous propose un récapitulatif des news du jour sur son compte Instagram. En 2023, nous allons plus loin et vous proposons chaque lundi une mise à jour de ce qui s’est passé d’important dans le secteur. L’article se clôture avec la liste des nouvelles certifications délivrées par le SNEP.
Tuerie : son film “Papillon Monarque” disponible sur YouTube
Son premier projet “Bleu Gospel” avait été largement salué par le public et la critique. Au travers de 8 morceaux Tuerie avait en effet révélé une sensibilité rare et rafraîchissante. Via un storytelling bien ficelé l’auditeur entrait dans le monde sincère du rappeur boulonnais. Explorant des sonorités acoustiques originales, “Bleu Gospel” révélait alors la puissance du rap de Tuerie.
Près de deux années plus tard, à Tuerie d’annoncer la sortie d’un nouveau projet. Souvent considéré comme étant plus complexe à réaliser que le premier, ce nouvel opus s’intitule Papillon monarque. Un titre lourd de sens, qui pourrait notamment évoquer une métamorphose personnelle. Mais avant toute interprétation, on vous laisse découvrir le film réalisé par Steven Norel sorti aujourd’hui :
Raska vient de sortir un documentaire sur les femmes dans l’histoire du rap
Le youtubeur rap dénommé Raska a dévoilé le 3 mai dernier son nouveau documentaire : Le dossier oublié de l’Histoire du rap. Il fait suite à L’Histoire du rap français et Le lien entre les gangs & rap. Cette fois-ci, Raska angle son récit sur la construction du mouvement hip-hop en mettant en lumière les femmes fondatrices de la culture. Il faut dire que des artistes comme Grandmaster Flash, DJ Kool Herc et Afrika Bambaataa sont souvent cités au moment d’évoquer la naissance du hip-hop.
Co-écrit avec le journaliste Nicolas Rogès, le documentaire raconte donc, entre autres, l’importance de Sylvia Robinson, de Cindy Campbell, petite sœur de DJ Kool Herc, ou encore des pionnières américaines que sont Queen Latifah, Missy Elliot et Lauryn Hill. « C’était important pour moi de revenir sur toutes ces femmes qui ont marqué cette histoire et qui ont permis de faire du rap ce qu’il est aujourd’hui. Comme tu le sais, c’est auto-produit et malheureusement démonétisé d’office, mais je tiens à continuer ce format. Ça me tient vraiment à cœur », explique Raska dans la description de sa vidéo.
Le premier album de Lazer MMZ bientôt dans nos écouteurs
Après l’émancipation de Moha avec son premier album solo EUPHORIA, Lazer suit les traces de son ancien duo. En effet, il va sortir BUSHIDO le 9 juin. « Je suis fier de vous présenter la cover de mon premier album qui sortira le 9 juin 2023. Cela représente des heures de travail pour vous offrir le meilleur de moi-même dans une plume aiguisée comme un sabre », raconte Lazer sur Twitter.
Il va falloir se montrer encore un peu patient avant de pouvoir écouter BUSHIDO.
Prince Waly annonce la sortie d’un nouvel album avant son Olympia
Le 30 septembre 2022, Prince Waly signait un retour tonitruant avec Moussa, après trois années d’absence. Le rappeur parisien a depuis connu un succès d’estime qui lui permet de faire des shows dans toute la France pour défendre son album. Il a notamment rempli La Cigale de Paris en janvier dernier. Annoncé depuis quelques semaines déjà, Prince Waly a confirmé qu’un nouveau projet arriverait avant son show à l’Olympia le 23 janvier 2024. C’est l’artiste en personne qui a révélé l’information durant un concert à Tours. Une bonne nouvelle pour le rap français !
Jul : son 28ème album disponible le 9 juin
C’est quand qu’il s’éteint ? Jul ne s’arrêtera donc jamais. Infatigable, le rappeur marseillais vient d’officialiser la date de sortie de son nouvel album. Le rendez-vous est donc fixé au 9 juin prochain.
Il avait récemment proposé à ses fans de composer eux-mêmes la pochette de ce 28e album. Après concertation avec son équipe, voici la pochette choisie par le Phocéen :
🚨 JuL annonce la sortie de son 28ème album en direct du stade Vélodrome
« C’EST QUAND QU’IL S’ÉTEINT ? »
📆 9 Juin pic.twitter.com/euKJTXjSIy
— RAPLUME (@raplume) May 14, 2023
Les certifications de la semaine
Chaque semaine, retrouvez les certifications albums et singles, dévoilé par le SNEP (Syndicat National de l’Édition Phonographique).
- Disque de platine (100 000 équivalents ventes) :
Niro- OX7
- Singles d’or (15 000 000 équivalents streams) :
Siboy – “Cagoulé”
DTF – “Boyz”
Menace Santana- « Skiboy »
Kalash (feat. Damso) – « Malpolis »
Werenoi (feat. Ninho) – « Ciao »
Zola (feat. Damso) – « COEUR DE ICE »
- Singles de platine (30 000 000 équivalents streams) :
Bigflo & Oli- « Sur la lune »
Ninho – « Gros vendeurs »
Dinos – « Helsinki »
Gazo (feat.Damso) – « Bodies »
Orelsan (feat. Angèle) – « CP_009_EVIDEMMENT »
- Singles de diamant (50 000 000 équivalents streams) :
SCH – « Je la connais »
Alonzo – « Suis moi »
Naps – « En détente »
DA Uzi (feat. Ninho) – « Crois-moi »
Auteurs/autrices
Actus
Les news de la semaine #15 (Pop Smoke, Green Montana, Guy2Bezbar…)
L’actualité du rap français est dense. Chaque semaine, les infos grouillent de tous les côtés. Depuis un moment, Raplume vous propose un récapitulatif des news du jour sur son compte Instagram. En 2023, nous allons plus loin et vous proposons chaque lundi une mise à jour de ce qui s’est passé d’important dans le secteur. L’article se clôture avec la liste des nouvelles certifications délivrées par le SNEP.
Plus aucun morceau de Pop Smoke ne sortira
Après les albums posthumes Shoot For The Stars Aim For The Moon (2020) et Faith (2021), plus aucun morceau de Pop Smoke ne sortira sur les plateformes de streaming. Ainsi, l’intégralité du catalogue du rappeur américain est désormais entre les mains des auditeurs. C’est son producteur Rico Beats qui a révélé l’information sur les réseaux sociaux. « Si Pop était encore en vie, il n’aurait pas approuvé 99% des titres qui ont été sortis depuis sa disparition. Pop est mort il y a 3 ans de cela. Combien de titres pensez-vous qu’il ait enregistré en un an ? Vous allez devoir affronter la réalité en face », a-t-il confié.
La première cérémonie des flammes diffusée en direct sur 6play et Youtube
À l’approche du jour J, nous en apprenons davantage sur la cérémonie des Flammes. Organisé par Booska-p, Spotify et Yard, l’évènement aura lieu le jeudi 11 mai prochain au Théâtre du Châtelet à Paris. La première édition sera diffusée à partir de 20h30 sur la chaîne Youtube de Booska-p et en simultanée sur 6play. Une diffusion sur Twitch est également prévu sur la chaine de Maxime Biaggi.
Guy2Bezbar dévoile un extrait inédit sur Instagram
Doucement, mais sûrement. Après avoir signé son retour solo sur le single «LaCalle 5», Guy2Bezbar a partagé un nouvel extrait inédit sur ses réseaux hier soir.
Il avait agité les ondes du rap français en novembre dernier lors de la sortie d’un projet commun avec Leto, Jusqu’aux étoiles. L’artiste aux gimmicks toujours aussi efficaces à de nouveau fait parler de lui avec ce qui ressemble au teasing d’un futur morceau. Énergique et revanchard, l’extrait est accompagné d’un commentaire équivoque : « ça fait longtemps que je n’ai pas mis une tarte au game, j’arrive, d’abord tranquille. » Guy2Bezbar semble prêt à mouiller le maillot de nouveau.
Prochaine soirée Raplume à Nantes le 11 mai
Après Lille, Raplume vous donne rendez-vous ce jeudi 11 mai au Stéreolux de Nantes pour un concert inédit. Le membre éminent du 92i, Green Montana sera présent en compagnie de Captaine Roshi, Coelho ou encore KR Malsain. La billetterie est ouverte et en ligne. On vous attend nombreux !
🚨Soirée RAPLUME à NANTES !
Avec :
▫️GREEN MONTANA
▫️CAPTAINE ROSHI
▫️COELHO
▫️KR MALSAIN📆 11 Mai
🎫 : https://t.co/W69fgLt54O pic.twitter.com/GxJzidDTCq
— RAPLUME (@raplume) April 24, 2023
Soprano soutient les grévistes et le clame haut et fort au stade de France
« Je ne peux pas fermer les yeux sur l’actualité ». C’est une prise de position claire dont à fait preuve l’artiste marseillais lors de son concert événement au stade de France. Devant près de 85 000 personnes, Soprano a profité d’un moment d’accalmie pour rendre hommage à « ceux qui sont dans la rue et qui se battent pour défendre leurs droits, que ce soit la retraite ou autres ».
L’ex-membre des Psy 4 de la rime n’est pas le seul à afficher son soutien au mouvement social en cours. En avril dernier, le collectif La Familiale avait réuni Médine, Sniper, Hatik, Nayra et bien d’autres afin de récolter des fonds pour financer une caisse de grèves.
Parfois décriés pour leur manque de considérations du quotidien de leurs auditeurs, certains rappeurs français illustrent depuis quelques mois que le « rappeur conscient » n’est peut-être pas mort.
Les certifications de la semaine
Chaque semaine, retrouvez les certifications albums et singles, dévoilé par le SNEP (Syndicat National de l’Édition Phonographique).
- Disque d’or (50 000 équivalents ventes) :
Maes – Omerta
- Disque de platine (100 000 équivalents ventes) :
Benab – Au clair de la rue
SDM – Liens du 100
- Disque double platine (200 000 équivalents ventes) :
Jul – Indépendance
- Singles d’or (15 000 000 équivalents streams) :
Leto (feat. Ninho & Zed) – “Double binks”
Myth Syzer (feat. Bonnie Banane, Ichon, Muddy Monk) – “Le code”
Benab – « Mon poto »
Jul – « La recette »
- Singles de platine (30 000 000 équivalents streams) :
PLK – « Bénef »
Ninho – « Outro »
Hamza (feat. Damso) – « Nocif »